Quiquiriqui !

C’est la traduction littérale de cocorico en espagnol (à croire que les animaux ne poussent pas les mêmes cris selon le pays où ils se trouvent). Le coq n’est pas l’animal national mais d’une part je ne sais pas (encore) à quoi ressemble le cri du lama et d’autre part on mange tellement de poulets dans ce pays que ça pourrait être légitime.
Toute cette magnifique introduction pour parler du nationalisme péruvien. L’identité nationale a paraît-il eu plus de mal à se former ici que dans les autres pays du continent. En effet, les habitants ne se sont pas vraiment battus pour leur indépendance car le Pérou bénéficiait de la position de vice-royaume de l’empire et pouvait tirer profit de la colonisation. Malgré cela, il semble que le patriotisme soit important. La première manifestation est leur guéguerre contre le Chili, en souvenir de la Guerre du Pacifique je pense : cela va des petites blagues aux arguments très sérieux dans les tabloïds qui annoncent une guerre imminente. Tous les jours, ça se tire dans les pattes.
On ne mélange pas les torchons et les serviettes, le Pérou a sa fierté. J’ai d’ailleurs pu le constater dans toute sa splendeur il y a quelques jours lors des fêtes de l’Immaculée Conception. D’accord on fait des processions religieuses mais aussi des défilés militaires dans toutes les villes du pays.

Pas tout compris… Ni trouvé ça très rassurant ce lien armée-religion. Mais pas de fausse image, on est loin de la dictature cléricale, c’est juste mon côté laïc qui est sensible.
Mais le vrai moyen de prouver son amour à la patrie est de consommer péruvien. Nombreux sont les produits où est mis en avant le fait qu’ils ont été produits au Pérou. Certains sont même accompagnés d’une petite phrase du style « soutenez l’emploi, achetez péruvien ». C’est très surprenant pour une Européenne de voir genre de slogan.

Tout le monde raffole des chips « à la péruvienne » où il y a un drapeau sur le paquet. On peut vraiment être fiers de choses surprenantes !

It’s a small small world

Le Pérou est un grand pays, certes, mais composé de petits éléments. Les gens d’abord… Je les dépasse tous d’une tête en moyenne, tous sexes confondus. Cela peut s’avérer pratique pour un concert ou un attroupement de badauds. Moins quand je veux me fondre dans la masse (un jour je me baladais avec une copine française et un Péruvien nous a demandé « elles sont toutes aussi grandes par chez vous? »). Et autant dire que j’ai renoncé à être devant sur les photos de groupe, dont les Péruviens raffolent (NB: c’est aussi parce que je refuse la vieille place accroupie). Bref, les gens sont globalement plutôt petits et plus trapus que nos ancêtres les Gaulois.

Mais en écoutant les conversations, on a l’impression que tout est petit parce que les diminutifs -ito et -ita (qui en fait ne racourcissent pas mais rallongent les mots) sont utilisés à toutes les sauces. Cela a avant tout une valeur affective, pour parler des personnes en particulier. Pour beaucoup je suis donc Sarita. Ceux qui m’appellent comme ça sont principalement des adultes. Il y a une fille qui a mon âge qui le fait aussi, ce que je trouve assez étrange… Le suffixe est aussi employé pour désigner quelque chose de petit (bolsita pour petit sac par exemple), un objet proche dans le temps ou dans l’espace ou pour accentuer le sens du moment (ahorita pour tout de suite). On s’y habitue très vite et j’essaye moi aussi d’en rajouter à tout bout de champ histoire de faire locale.
Tout cela fait qu’on croirait vivre dans un monde miniature, si c’est pas mignon tout plein…

Qui a éteint la lumière ?

La vie paisible des quartiers proches du centre de Lima est parfois ramenée à la réalité du pays en développement par des petits détails comme l’électricité. Pour l’instant, j’ai n’ai pas eu vraiment de problèmes mais pour le Liménien moyen, la coupure d’électricité n’a rien d’extraordinaire.

La preuve est qu’il y a quelques jours nous avons reçu un petit papier nous remerciant d’avance de notre compréhension pour la coupure de courant qui allait avoir lieu ce dimanche (pratique) à partir de la 17h30 (juste une heure avant la tombée de la nuit). Normal…
Dès ma première semaine ici j’ai été mise au parfum. Je devais aller à une fête dans le quartier branché de Lima mais nous avons été prévenus (via Nextel) qu’il n’y avait plus de courant dans la boîte en question. Pour la petite histoire, on dit ici « cortar la luz » littéralement « couper la lumière ». J’ai donc avec toute ma bonne volonté (et mon 6ème sens d’électricienne) demander pourquoi ils n’étaient tout simplement pas allés farfouiller du côté du disjoncteur. On m’a gentiment expliqué de quoi il retounait.
Bien qu’habituelle, cette absence d’électricité n’est rassurante pour personne et mieux vaut ne pas s’attarder dans les endroits atteints, m’a-t-on dit.

Enfin, dans la série le petit détail qui change tout : quand je suis allée passer mon Toefl à Lima, un gentil monsieur est venu nous donner les recommandations et instructions nécessaires pour l’épreuve. Puis a ajouté la touche péruvienne : si l’ordinateur plante, ne pas s’inquiéter ça arrive et on remet l’épreuve quelques minutes en arrière ; s’il y a une coupure de courant, pas de panique non plus, les infos sont envoyées en direct au US. Mais il s’est empressé de préciser que normalement cela ne devrait pas arriver. Ne soyons pas mauvaise langue, ce n’est effectivement pas arrivé.

Zzzz

Tout le monde aime bien piquer un petit roupillon et le Pérou est loin de faire exception. Je ne sais pas si la sieste est officiellement un sport national (nous ne sommes pas au Mexique, les gens ne dorment pas sous leurs sombreros). Mais j’ai déjà vu beaucoup de Péruviens dormir et d’un sommeil apparemment profond !

Voilà mon classement des lieux de sieste préférés des Liméniens.
3ème position : la petite boutique ambulante. Le vendeur, souvent vendeuse, est assis à côté de son petit stand de gâteaux, cigarettes et/ou objets religieux. Forcément, après l’heure du déjeuner, quand il fait un peu chaud… Aujourd’hui j’ai vu une mini boutique dans la rue à l’intérieur de laquelle un homme dormait pendant qu’à côté sa femme faisait de même sur une chaise avec son fils endormi sur les genoux. Chou. A chaque fois je me demande ce qui se passerait si je chipais un truc (simple question bien sûr, je ne vais pas voler une petite image à l’effigie de Marie, rassurez-vous).
2ème position : l’intérieur du taxi. Les chauffeurs font leur pause dans leur voiture. Donc alors que je passe rêveuse, je vois les vois avec le dossier du siège à l’horizontal en train de dormir la bouche ouverte. Je ne suis plus surprise maintenant mais j’ai beaucoup sursauté depuis mon arrivée.
1ère position et de loin : le combi. Quoi de plus normal : ça berce, ça dure, il fait chaud. Et même si les sièges ne sont pas toujours confo, il est inutile de résister si le trajet dure plus de 10 minutes, ce qui est bien souvent le cas. Personne n’y échappe, quels que soient son âge et sa classe sociale (même si toutes les classes sociales ne sont pas représentées dans le combi). La meilleure place pour la sieste est celle à côté du chauffeur. C’est la seule où l’on est obligé de mettre sa ceinture de sécurité. Ce qui est drôle car la ceinture n’est pas ajustable donc bien trop lâche pour 99% des passagers et ne sert à rien (enfin toujours plus que celle du conducteur qui la met sur lui pour donner le change mais dans la plupart des cas ne l’attache pas, encore un mystère non élucidé). Bref, à la place du mort on a plus de place et on n’est jamais gêné par les autres passagers donc le sommeil devient inévitable. Moi même j’ai pendu à la ceinture aujourd’hui, tête en avant. Mais je n’ai pas manqué mon arrêt donc tout va bien !

Ce n’est pas un tango ou un cha-cha

La musique fait partie de la vie quotidienne au Pérou. Rien de plus triste qu’un combi sans musique. Mais bien entendu, pas n’importe quelle musique… La musique latino par excellence : mieux encore que la salsa, la cumbia !
Revenue à la mode depuis quelques années après avoir très longtemps été snobée par les jeunes Liméniens, la cumbia est aujourd’hui inévitable. Quand on fait ses courses au supermarché on entend la complainte de l’amant abandonné prêt à se donner la mort, quand on monte dans le bus on entend la complainte de l’amant abandonné qui demande pardon et quand enfin on rentre chez soi, il y a toujours un colocataire qui va mettre la complainte de l’amant abandonné qui se souvient avec nostalgie de « cet amour pirate, amour de contrebande, amour illégal » (traduction fidèle, je vous le jure). Ah, ces pauvres chanteurs à la chemises toujours ouverte…

Gros succès au Pérou. Pas étonnant étant donné le degré de romantisme de la population. Oui, le Péruvien est un lover. Mais pour moi, cette histoire de romantisme et de cumbia s’apparente à celle de l’oeuf et de la poule. Mystère que je n’ai pas encore élucidé… Et le problème est que le Péruvien est non seulement fan de cumbia (enfin pas tous, j’exagère) mais aussi fan de danse. Donc en tant que chica francesa, impossible d’échapper à l’invitation répétée de ces messieurs… Vient donc le moment où il faut aller se déhancher sur la piste en pratiquant les pas de salsa mais plus doucement. Solitude.
Quant aux clips, ils ont la fâcheuse tendance à être déprimants à coups de belles latinas en bikini. Le mieux c’est donc que la cumbia reste un fond sonore qui me rendra nostalgique dans quelques mois. Voilà une des chansons que j’ai le plus écoutée (malgré moi) depuis mon arrivée. Appréciez le doigté du clavieriste… comme quoi, il n’y a pas que de la flûte de pan ici !

Sillonner le pays

Enfin, ça y est, j’ai mis le pied hors de Lima ! Joie de découvrir ce pays, qui est très différent de sa capitale, ne serait-ce que par le temps (oui oui, il existe des terres péruviennes où l’été est vraiment arrivé et depuis longtemps). Moyen de transport le plus commun pour voyager : le bus.

Je suis donc allée au terminus des bus à 4h du matin dans la nuit de vendredi à samedi pour prendre le car qui m’amènerait à Ica en un peu plus de 4h. Déjà, la beauté du système péruvien a fait que je n’ai eu besoin d’attendre que 10 minutes avant le départ du bus. Je monte dans le véhicule, presque vide. Chouette me dis-je, la traversée va être tranquille ! En réalité, le bus se remplit dans les deux minutes qui précèdent son départ (phénomène constaté systématiquement), ce qui permet à la petite Française arrivée en avance de choisir sa place. Il y a un numéro de siège inscrit sur le billet mais la moitié des passagers ne le respecte pas, j’ai décidé de faire partie de cette moitié (surtout qu’à 4h du mat, je n’avais pas remarqué que les places étaient numérotées). Choix optimal de la place : du côté de la fenêtre pour choisir quand on veut ouvrir ou fermer le rideau (méchanceté d’un de mes voisins le lendemain qui entrouvrait à peine le rideau juste pour que lui voie le paysage mais moi je pouvais toujours me brosser) et à une distance raisonnable de l’écran du téléviseur. Parce que point de traversée sans un film américain. Et si l’on est trop loin et qu’il n’y a pas de sous-titres, et bah tant pis ! Toujours le petit suspens donc de savoir à quel film on va avoir droit. De toute façon, il est illusoire de penser qu’on pourra le regarder en entier. C’est scientifique, tout le monde pique un petit roupillon à un moment ou à un autre. Enfin, c’est tout de même plus agréable quand c’est un bon film. J’ai eu le droit au retour à trois épisodes d’Hannah Montana qui m’ont moyennement enchantée.

Mais pour mon voyage aller, je n’avais aucune intention de regarder le film. J’ai calé mon sac entre mes jambes (ce qui laisse beaucoup moins d’espace pour se mettre à l’aise mais qui est plus que recommandé par tous les Péruviens que l’on croise) et je me suis mise à dormir. Je l’ai joué pro : boules quiès et masque d’avion, étant donné que la lumière est restée allumée pendant tout le trajet… alors qu’au retour on a eu une heure d’extinction des feux sans film, à 19h. Trop la fête ! (il fait nuit à partir de 18h30, ndlr)
Mais même avec le sommeil de plomb qui fait ma fierté, impossible de dormir tout du long. Premier élément perturbateur : les vendeurs de boissons, sandwichs et chips de toutes sortes. Il faut avouer qu’ils font plaisir en plein milieu de l’après-midi quand ils débarquent avec leur Coca tout frais dans la fournaise qu’est devenu le bus. Mes boules quiès mon permis à l’aller de ne pas trop être dérangée par ces vendeurs. Mais, deuxième élément perturbateur : le contrôleur. Après chaque arrêt, il vérifie que les billets sont en règle. On pourrait croire qu’il se souvient de qui va où (surtout la seule fille du bus blanche avec ses boules quièes roses fluos et son masque ridicule). Que nenni ! Réveil intempestif et recherche de billet à chaque fois. Le seul petit plaisir est si on est éveillé de regarder la tête des gens qui se font réveiller. Maigre consolation…

Si mon école était au Pérou

Que se serait-il passé si j’étais née au Pérou ? J’aurais probablement suivi cette vocation d’économiste statisticienne (titre qui apparaîtra sur mon futur diplôme) et je serais donc allée à la Escuela Nacional de Estadistica e Informatica.

Je m’y suis rendue aujourd’hui parce que la bibliothèque de l’Institut de Statistiques est dans l’école. Une petite comparaison s’impose entre ces deux établissements de renom.
Emplacement : 1 point pour le Pérou. L’école se trouve relativement dans le centre et est bien desservie par les bus. Pas besoin de passer par-dessus le périph pour y arriver (même si le carrefour d’à côté est au moins aussi dangereux à traverser).
Locaux : 1 point pour le Pérou. Le bâtiment date apparemment de l’époque coloniale, rien à voir une certaine tour aux allures communistes qui fait la fierté de Malakoff.

Sécurité : 1 point pour la France. Alors qu’il faut être James Bond pour entrer dans notre tour, l’entrée est assez facile à Lima, sous réserve d’avoir évidemment un papier d’identité. On note une similitude dans l’ennui qui caractérise le vigile à l’entrée.
Bibliothèque : égalité. De nombreux documents en ligne, une équipe moyennement dynamique (sans offense pour l’équipe de Luc Langouet), du calme dans ce lieu qui a l’air la majorité du temps désert.

Animation : 1 point pour la France. Aucune affiche annonçant une soirée imminente ni même la moindre conférence. L’ENSAE passerait donc pour un haut lieu d’ambiance étudiante en comparaison. Pour leur défense, ils sont en période de partiels en ce moment.
Résultats : Pérou 3 – France 3. Magnifique égalité. Mais je n’ai pu aller goûter la cantine…

Une petite douceur

Pas une semaine ne se passe sans découverte culinaire. J’avais repéré depuis longtemps ces petits gâteaux qui ont une structure de macarons. Il y en a chez tous les vendeurs ambulants qui proposent des pâtisseries à vélo, il y en a parfois au comedor, il y en a sur les cartes des café… L’alfajor est inmanquable. Le prix de ses différentes versions varie d’un sol à sept, sans que cela soit toujours positivement corrélé avec la qualité du gâteau.
Les plus grands, de moindre qualité généralement, sont difficiles à manger. Il faut donc s’armer de plusieurs serviettes en papiers avant la première bouchée (sauf si on prend l’option gobage). Je dis bien plusieurs parce que les Péruviens ont un problème avec l’épaisseur de leurs serviettes en papier. La double épaisseur reste un luxe ici et pour couronner le tout, ils aiment souvent les découper. Par esthétisme ou économie, je ne sais pas vraiment. Mais revenons en à nos alfajores (bien prononcé la jota et non pas un « j » français, por favor).

Entre deux biscuits sablés (ou plus parfois, j’en ai mangé un à cing étages l’autre jour !) plus ou moins durs, se trouve de la confiture de lait. Très sucré et donc vite écoeurant. Ceux qu’on trouve dans la rue sont évidemment moins raffinés. Dans quelques boutiques, notamment la casa de los alfajores, on peut choisir parmi toute une série de parfums (il y a même chocolat, mais c’est décevant à mon grand désespoir). Le Ladurée local !

Mais vous connaissez sûrement… Parce qu’en me renseignant sur Internet, j’ai vu qu’on en mangeait dans de nombreux pays hispannophones (pour la Navidad en Espagne) et que la chose avait été largement mondialisée. Bien sûr, le Pérou est le berceau de cette petite gourmandise. Si vous êtes en manque d’exotisme, vous pouvez toujours essayer d’en faire, avec un peu de maïzena (aliment de base ici) et d’huile de coude.

Oh l’ordure !

Vivre dans une ville c’est connaître tous les aspects pratiques, même les moins glamours… comme les poubelles.
Sur le sujet, ma première observation a été qu’il n’y avait pas de bennes, ni de gros bacs en plastique sur roulettes qu’on pouvait sortir (ceci dit il n’y a pas de boîte aux lettres non plus, ils sont fous ces Péruviens). Les poubelles se sortent donc à même le sol à des heures bien précises (entre 19h et 20h s’il vous plaît). Tout dépassement d’horaire est passible d’une amende donc attention ! Vient la question naturelle : et si on travaille pendant ces horaires, on ne peut jamais sortir ses poubelles ? Pour l’instant, la seule réponse que j’ai c’est « eh ben non » mais j’imagine que des solutions existent (« Bonjour madame ma voisine, il est 8h, je pars travailler, vous voudrez bien garder ma poubelle 11h chez vous puis la sortir à l’heure dite? Merci bien »).
Donc, une fois la nuit tombée, les arbres de ma rue se transforment en magnifiques arbres de Noël avec à leur pied des sacs de toutes les couleurs. Parce qu’ici, point de sacs poubelle ou très peu donc chacun y va de son sac plastique. C’est là qu’on voit l’importance de la couleur des sacs du supermarché d’à côté… Rouge en ce moment donc !

Enfin le détail moins joyeux mais bien réaliste, c’est que plusieurs personnes viennent fouiller dans ces poubelles pour récupérer éventuellement des objets ou de la nourriture. J’en ai déjà croisé plusieurs. Mais leur existence a vraiment joué un rôle hier, lors de la crise qui a éclaté chez moi. La femme de ménage a malencontreusement jeté un sac plastique où se trouvait de l’argent et un appareil photo. Inutile de préciser que quelques dizaines de minutes plus tard, quand on s’en est rendu compte, le sac en question n’était plus sur le trottoir. Oui, ça fait mal…

Un GPS ne s’y retrouverait pas

C’est une chose de commencer à connaître la ville et de savoir se repérer malgré l’absence totale de plan dans toute la ville, c’en est une autre de connaître chaque rue. Lorsque je prends le taxi ou que j’ai un rendez-vous dans la ville, je fais donc confiance au chauffeur et/ou à mon plan adoré.

Mais le système liménien a déjà eu raison de moi plusieurs fois. Je me trouve dans la bonne rue, je cherche le numéro que j’ai noté et à cet emplacement il y a juste un immeuble ou plus frustrant encore, rien du tout vu qu’à Lima les numéros des rues ne se suivent pas (ils sont quand même par ordre croissant, je vous rassure). Après avoir pris mon courage à deux mains pour demander à un Péruvien du coin ou à un des agents de sécurité qui fait sa ronde, je me rends à l’évidence : ce n’est pas ici. Et la raison s’avère à chaque fois la même (deux fois pour l’instant) : je me suis trompée de quartier. Parce qu’à Lima, plusieurs rues peuvent avoir le même nom. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?
Et je ne parle pas des nuances entre rue, avenue et autres qui permettent à un même nom d’être donné à plusieurs voies d’un même quartier. Pratique sachant qu’ici personne ne dit « avenida Arequipa » mais « la Arequipa ». C’est donc parfois un peu problématique pour des novices comme moi quand plusieurs rues du même quartier ont le même nom, surtout que personne ici ne ressent le besoin de préciser de laquelle il s’agit.

Le record est décerné à la rue Santa Rosa qui se décline en 73 exemplaires (oui oui, j’ai compté). L’unique solution est donc de connaître un minimum. Quand le nom d’une rue est inscrit sur un bus, c’est à nous de savoir de laquelle il s’agit ou l’on risque de se retrouver à un endroit qui n’a rien à voir avec celui que l’on cherche. J’ai déjà expérimenté la honte de demander à un taxi « à la rue Tacna s’il vous plaît, enfin pas celle où nous sommes mais l’autre », ce qui révèle quasiment explicitement mon erreur. Reste encore quelques progrès à faire…